OpenStreetMap

Je viens de tomber sur un article du journaldunet.com qui mentionne OSM (et même wikipedia) dans une liste de projets de type crowd-sourcing (collaboratifs de masse) suivi d’une dénonciation des supposées dérives qu’ils engendrent.

Il y aurait “un vent de révolte” parmi les contributeurs qui se plaignent de voir leur travail bénévol récupéré par des entreprises commerciales. Les exemples cités comme imdb ou Oculus tapent juste et justifient l’article (il aurait pu aussi mentionner CDDB comme ancêtre de ce genre d’arnaque).

Mais il ne faut pas mettre tous les projets collaboratifs dans le même sac ! Lorsque cette personne écrit “Même de manière indirecte, les contributions sont systématiquement récupérées puis monétisées au seul profit des plate-formes.”, ça n’est pas possible avec OSM pour une raison très simple : la license OdBL ne permet pas sa transformation en license fermée (avec appropriation des données), les contributions appartiennent toujours à leurs auteurs et la clause “SA” ou “Share Alike” (“partage à l’identique” en bon français) empêche qu’une entreprise privée s’empare des données OSM et les améliore pour son seul profit (pour être plus exact, ils ne sont pas obligés de verser leurs améliorations dans OSM directement mais de mettre ces améliorations à disposition du public sous la même license - à charge ensuite à quiconque de les reverser dans OSM s’il le souhaite). C’est aussi grâce à cette clause que les usages commerciaux d’OSM ne sont jamais une menace pour les contributeurs puisque n’importe qui peut refaire la même chose avec un modèle ouvert et gratuit.

C’est pourquoi cet article est basé sur un constat erroné : s’il y a bien des problèmes avec certaines plate-formes collaboratives, il ne faut pas mettre TOUTES les plate-formes dans le même sac et surtout bien faire attention aux licenses ! Inclure OpenStreetMap dans cette thématique est au mieux une manisfestation de méconnaissance de notre projet collaboratif et des licenses ouvertes, au pire une preuve d’incompétence sur ce sujet.

Cette petite controverse de rentrée aura surtout eu l’avantage de remettre en avant la fameuse clause “share-alike” de notre license, une clause que certains souhaiteraient pourtant voir disparaître.

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