OpenStreetMap

Mes débuts

Posted by Alexandre Cazaux on 19 March 2012 in French (Français).

À la suite de la lecture d’un article dans la revue Géomètre n°2090 (revue professionnelle de l’Ordre des géomètres-experts) traitant d’Open Street Map, j’ai voulu me lancer dans la “contribution spontanée” en cartographiant mon village, Visker (65). J’ai suivi quelques tutoriels dénichés ça et là sur internet et décidé d’utiliser JOSM. J’ai utilisé comme fond de vectorisation la couche Bing Aerial View pour les routes, chemins et utilisations du sol résidentielles. Je n’ai pas réussi à géoréférencer les feuilles cadastrales. J’ai ensuite consulté le répertoire des noms de rue puis nommé les rues (ayant seulement un nom en occitan.) J’ai relevé sur le terrain (à l’aide d’un fond de plan papier) les points d’intérêt : école, maire, salle polyvalente, poteaux incendie, etc. ainsi que la nature des chemins (catégories 1 à 5). Très vite s’est posée la question des attributs, notamment pour l’implantation d’un pylône relais WiMax (pylônes installés en réseau sur le département pour couvrir les zones blanches ADSL.) La consultation du wiki à ce sujet m’a donné quelques éléments de réponse. J’ai opté pour un attribut man_made=mast et créé communication:wimax. Ma contribution sur le village m’a pris une journée, dont quelques heures pour les levés terrain, à l’aide d’un vélo, d’un iPhone pour obtenir des photos géoréférencées et de walking-papers.

Ma formation d’ingénieur géomètre m’apporte un bagage de savoirs, mais les appliquer, c’est encore mieux. Elle me permet aussi de m’interroger sur le travail que j’ai réalisé : l’orthophoto est elle suffisamment bien “calée” pour vectoriser dessus en toute confiance ? Les limites des communes voisines apportées par le plan cadastral vecteur sont-elles fiables ? Comment expliquer un décalage de 3m entre l’orthophoto et le plan vecteur sur un bâtiment ? (Château d’eau très excentré de la commune.) Pourquoi des conflits apparaissent sur des objets non modifiés lors du versement dans OSM de mon travail ? Quel apport d’un GPS pour contribuer (à 15m près, au mieux, sans augmentation du type EGNOS) alors qu’un “walking-paper” et une image satellite m’ont suffi à cartographier le village ?

Autant de questions qui attendent des réponses et qui enrichiront ma culture de géomètre !

Location: 65200, Occitanie, France métropolitaine, 65200, France

Discussion

Comment from Sanderd17 on 20 March 2012 at 11:02

Bienvenue sur OSM.

Les conversations de OSM sont très dispersés. L’ancienne méthode pour demander de l’aide, c’était par utiliser les forums: http://forum.osm.org , mais maintenant, ce n’est pas utilisé beaucoup. On peut l’utiliser pour trouver les informations du passé quand-même.

Maintenant, le Q&A site est utilisé: http://help.osm.org

Le tagging-schema de OSM est très ouverte. Chaque éditeur peut créer son propre tags. Mais généralement, si un éditeur veut que les tags sont utilisé en général, il doit soumettre une proposition ici: http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Creating_a_proposal et ne pas oublier d’avertir les autres par envoyer une e-mail a http://lists.openstreetmap.org/listinfo/tagging.

Après une période de commentaire et une période pour voter, le proposition peut être accepté.

Beaucoup des conversations se passe sur les mailing lists. Et souvent, il-y-a des discussions durs sur les listes. C’est un art afin de ne pas s’impliquer.

J’espère que j’étais un peut clair, et que les choses dites vous aident.

Comment from chillly on 20 March 2012 at 17:17

L’idée de créer une proposition est OK, mais l’idée du vote est faux. Il n’y a pas d’étiquettes approuvées. Toutes les attributs sont également valables. Certaines des attributs se rendre ou utilisées par d’autres moyens, mais pas des attributs sont «meilleures» que d’autres. S’il vous plaît ne pas commencer par une fausse impression, la diversité des étiquettes n’est pas vraiment un problème et crée des opportunités qui ne seraient jamais apparaître si des attributs uniquement approuvés ont été utilisés ou si toutes les attributs ont été modifiés pour être le même.

Désolé pour mon mauvais français.

Comment from Sanderd17 on 20 March 2012 at 22:46

Je sais que l’idée du vote est faux, mais c’est comment ça marche aujourd’hui.

Mais la discussion avant de accepter une tagging schema est bon. Parce-que, souvent, celui qui propose la nouvelle schema a oublié quelques choses.

Les mappeurs peuvent donc utiliser tout les tags, mais si on utilise les tags non-approuvée, c’est possible que ça cause des problèmes.

Bon, mon seul but était de clarifier comme ça marche aujourd’hui, et je veux vraiment pas participer dans une discussion sur le procès du vote.

Comment from Pieren on 21 March 2012 at 11:11

Bonjour,

Je vais essayer de répondre à quelque-unes de tes questions et ne pas laisser les hollandais ou les anglais seuls à faire des commentaires sur ton post.

Je n’ai pas réussi à géoréférencer les feuilles cadastrales

Pas étonnant. Le cadastre de Visker ne contient aucun croisillon. C’est donc parmi les quelques pourcents de communes les plus difficiles à géoréférencer puisqu’on ne peut le faire qu’à l’aide de repères communs aux feuilles cadastrales et d’autres sources (comme par exemple un bâtiment remarquable sur l’imagerie aérienne ou un repère géodésique de l’IGN (déjà importé dans OSM) ou une intersection de route déterminée par la moyenne de plusieurs traces de GPS). Mais ça reste très laborieux, c’est vrai. Heureusement, le cadastre de la plupart des communes est soit vectorisé, soit contient des informations permettant leur géoréférencement en quelques clics. Mais ici, pas de chance.

l’orthophoto est elle suffisamment bien “calée” pour vectoriser dessus en toute confiance ?

Ni l’imagerie aérienne, ni le cadastre ne sont bien “calés”. Les photos aériennes doivent être déformées pour corriger l’angle de prise de vue, les déformations de focales, tenir compte du relief et ensuite correctement “calées”. Hors ces opérations sont faites avec plus ou moins de précision et qualité suivant les fournisseurs (sur ce village, les images de Bing semblent provenir de DigitalGlobe. A d’autres endroits, cela peut venir de l’IGN). Dans certains pays, on constate des décalages de plusieurs dizaines de mètres entre imagerie aérienne et traces GPS. Il faut donc être prudent et ne pas considérer la précision des images comme “millimétrique”. Mais une tolérance inférieure à 5 mètres est jugée comme tout à fait acceptable pour OSM.

Les limites des communes voisines apportées par le plan cadastral vecteur sont-elles fiables ?

Plus ou moins. Le cadastre contient des erreurs géométriques connues. Son rôle est d’indiquer les surfaces des parcelles (document fiscal), pas d’être fidèle sur le plan géométrique. C’est pourquoi l’IGN fournit sa propre version du cadastre parcellaire où les erreurs géométriques du plan original ont été corrigées. Mais la version de l’IGN n’est pas utilisable pour OSM pour des raisons légales. Le cadastre est jugé très fiable en zones urbaines et sur les terrains plats. Pour des raisons historiques, le plan est généralement très bien calé sur le centre des villages parce que c’est aussi là que se trouvent les repères géodésiques de l’IGN. Mais plus on s’éloigne de ces repères et plus la déformation et le décalage grandissent. Ce qui peut conduire aux erreurs de 3 mètres que tu as pu constater. Mais, là encore, c’est un niveau d’erreur jugé comme tout à fait acceptable pour OSM qui ne vise pas la précision. Le point fort d’OSM, c’est de pouvoir être mis à jour fréquemment par les citoyens lambda qui sont sur le terrain. Alors que souvent les cartes traditionnelles pêchent par leurs retards ou imprécisions qui perdurent de nombreuses années.

Pourquoi des conflits apparaissent sur des objets non modifiés lors du versement dans OSM de mon travail ?

Il est possible que tu ais travaillé sur une zone trop longtemps et que quelqu’un d’autre a modifié un des éléments présent en même temps que toi. C’est un problème avec l’éditeur en ligne Potlatch2 (celui accessible depuis osm.org). En utilisant des éditeurs hors ligne comme JOSM ou Meerkator, on peut télécharger les données en local pour travailler. On peut aussi mieux gérer les conflits si plusieurs personnes modifient des objets en même temps sur la même zone.

Quel apport d’un GPS pour contribuer (à 15m près, au mieux, sans augmentation du type EGNOS) alors qu’un “walking-paper” et une image satellite m’ont suffi à cartographier le village ?

La précision des GPS est actuellement bien supérieure (régulièrement <5m). Mais les autres moyens dont tu parles sont aussi bons. La raison pour laquelle on parle souvent de GPS pour contribuer à OSM est historique : pendant longtemps, le GPS a été la seule source légalement exploitable pour tracer les routes (toutes les autres étaient protégées par des droits d’auteurs). Les images aériennes ne sont fournies grâcieusement par Bing/Microsoft que depuis fin 2010. Un outil comme WalkingPaper est aussi arrivé plus tard. Le cadastre n’est utilisable que depuis 2009. Le mouvement de libération des données géographiques publiques n’est que très récent. L’IGN par exemple ne libère que les données financées par l’état et les collectivités locales (et encore le fait-elle au compte goutte). Les sources et leur qualité varie grandement d’un pays à l’autre et il existe encore de nombreux endroits dans le monde où le GPS reste la meilleure source d’information.

Pieren

Comment from PierreV79 on 21 March 2012 at 12:16

Juste pour compléter les infos du hollandais… au cas ou tu est “anglophobe”: La communauté française est possible à contacter via différents moyens détaillés sur le portail OSM-France: http://openstreetmap.fr/forum

et peut être à bientôt sur le forum français ou la Mailling list!

Pour tes autres questions Pieren a suffisamment été précis ;-)

Comment from Alexandre Cazaux on 21 March 2012 at 13:18

Très bien, j’ai pris note de tous ces commentaires, merci à tous ! Je proposerais le tag communication:wimax sur le wiki. A noter que ce tag trouve son utilité sur les départements français qui ont fait le choix de desservir leurs administrés en Wimax dans les zones blanches ADSL.

Je tire mon chapeau à Pieren pour cette réponse exhaustive.

Je pourrai compléter son propos à titre d’information grâce aux expériences que j’ai eu à vivre dans ma formation, mais sans trop de recul puisque je baigne dans l’information géographique depuis moins de 3 ans.

Le cadastre

Le ministère des finances publiques et le ministère du développement durable (MEDDTL)ont lancé l’expérimentation de la RPCU (représentation du parcellaire cadastral unique) visant à terme à ne plus avoir la dualité plan PCI et BD-Ortho(R). La géométrie de la BD Ortho n’est pas forcément meilleure : pour assurer le continuum territorial, on a étiré les feuilles dans tous les sens sans savoir ce qu’il advient des parcelles en limite de commune. Le problème préalable à la vecto, c’est de caler les feuilles qui ne le sont pas encore, ce qui nécessite d’envoyer des équipes GPS sur le terrain.

Calage de l’orthophoto

Visker est un village avec quelques éléments de relief, ce qui implique des erreurs sur l’image si elle n’a pas été bien orthorectifiée. Tout se joue donc sur la qualité du MNT utilisé pour cette rectification. Sans parler du calage en plani. Je ne connais pas la qualité du calage, et je ne connaissais pas la qualité attendue sur OSM, ce qui explique la question que je me posais. Quand j’aurais la possibilité d’acquérir un GPS, je ferai la démarche de prendre des points de contrôle pour vérifier ce calage. Ce sera aussi l’occasion de tenter de caler les feuilles cadastrales (si on attend après le autorités publiques, il faudra bien 5 années avant que ce ne soit fait.)

Le GPS

Sans augmentation, je vois difficilement comment avoir 5m de précision, surtout en milieu urbain où les masques et multi-trajets engendrent de grosses erreurs. Mais de toute façon, la plupart des GPS vendus actuellement ont la fonctionalité SBAS, que ce soit avec WAAS ou EGNOS. A noter que certains GPS (les etrex de chez Garmin) intègrent un nouveau récepteur compatible Glonass (voire Galileo). Très pratique en présence de masques pour conserver une bonne précision. L’idéal, qui n’est pas à la portée d’un amateur, serait le matos professionnel en bi-fréquence et observation de la phase, combiné à des corrections (RTK classique ou réseau) qui permet d’avoir une précision centimétrique. Mais ce type de récepteur, c’est 10000€. Sans compter l’abonnement au RTK réseau (Teria, s@t-info ou autre) ou un deuxième récepteur avec sa radio pour avoir une base (RTK classique.)

La libération des données

Je pense que Pieren parle de la directive européenne INSPIRE, de mise à disposition des données géographiques dans un standard commun.

Comment from YouHou65 on 30 March 2012 at 17:33

Bonjour Alexandre,

Celà fait plaisir de voir de nouveaux participants dans la région :) Et merci pour ta contribution sur Visker, je n’habite pas bien loin, mais n’y ait fait que de brefs passages il y a fort longtemps. Si je pense à prendre mon appareil photo, je compléterai sûrement Barbazan Dt et Bernac Dt lors d’une prochaine sorti vélo/vtt

Pour ce qui est des relais Wimax, de mon côté, j’ai mis man_made=tower avec tower:type=communication, je ne sais pas ce qui est le plus exact . Je devrais pouvoir récupérer une carte auprès d’HPN (Hautes Pyrénées Numériques) si celà nous prend de compléter le réseau, même si c’est délicat au vue de la contestation dans certains villages.

Pour ma part j’utilise mon téléphone Nokia Symbian pour faire des traces, et quand je prend des photos avec le portable (même si elles sont un peu flou) il les remet sur la trace :) Les dernières images de Bing aident pas mal effectivement, dommage qu’on y ait pas droit sur la totalité des Pyrénées (ça s’arrête au niveau de Campan/Argelès-G.), ce qui serait bien utile lorsque la barrière rocheuse est trop élevée pour avoir un signal gps

Bon weekend et à bientôt Rémi

Comment from Alexandre Cazaux on 7 April 2012 at 16:50

@YouHou65 : est-il possible d’intégrer les photos prises sur le terrain et géolocalisées dans la base OSM, tout comme le fait Panoramio sur GoogleMaps ? Pour ce qui est du GPS, les nouveaux smartphones (dont l’iPhone 4S) ont des puces qui prennent à la fois les signaux GPS mais aussi Glonass. Le modèle eTrex chez Garmin le fait aussi. Il se murmure que ce nouveau type de puce serait compatible Galiléo, ce qui n’est pas étonnant puisque les bandes de fréquence sont voisines du GPS et de Glonass. Dans la profession, quand on bosse en GPS RTK dans une forêt, on prend systématiquement des récepteurs compatibles GPS/Glonass pour avoir le plus de satellites possibles. Un eTrex sera mon prochain investissement quand j’aurais quatre sous ^^

Comment from Padington on 11 August 2012 at 20:43

Pour nous les amateurs, le GPS est un outil formidable. En 2007 si je ne me trompe, le CNES n’a pas trouvé d’erreur suppérieure au mètre sur les mesures provenant du différentiel EGNOS ( la certification aéronautique étant simplement bloquée pour raisons administrative). Les relevés en avg me semblent correspondre à une précision métrique, en tout cas c’est bien plus précis que ce je j’obient au compas clinomètre.

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