
Anaximandre's Diary
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Retour de cartopartie avec des scolaires
Posted by Anaximandre on 23 September 2019 in French (Français).Floirac, Mardi 29 mai 2018 Devant la Maison des savoirs partagés, nous sommes un groupe hétéroclite composé d’animateurs, de chercheuse et d’un service civique : une belle démonstration de la diversité des contributeurs sur OpenStreetMap. Le public est beaucoup plus jeune : des scolaires du primaire. Il s’agit pour ces élèves de découvrir, dans le cadre de leur programme scolaire portant sur le concept d’« habiter », OpenStreetMap la cartographie collaborative et libre. Les élèves ont été préparés par leurs enseignants respectifs à l’exercice : présentation d’OpenStreetMap, explication des enjeux autour de la propriété intellectuelle, parfois même familiarisation avec l’outil. Au moment de la présentation des extérieurs, et bien sûr de montrer d’où ils viennent (des quatre coins de la France), c’est donc l’occasion de faire un retour sur ce qui a été retenu : pourquoi sommes-nous là ? Que va-t-on faire ? Qu’est-ce qui existe comme autres cartes ? Pourquoi OSM est important ? Et les exercices s’enchaînent à travers plusieurs ateliers pour découvrir la diversité d’OpenStreetMap :
Cartographie humanitaire autour d’un incroyable jeu sérieux humanitaire où il s’agit sur une grande image satellite plastifiée de trouver les villages, de dessiner les routes et à partir d’un petit texte explicatif, les noms de villages, les points d’eau, les décharges et les habitations des personnes malades. Les élèves qui ont oublié où était le nord se font aider par leur camarade ! A présent, où a démarré l’épidémie de choléra et où faire passer le camion du médecin, sachant que certaines routes sont coupées ? Ça y est, tout le monde est guéri ? Bravo, vous avez sauvé le monde !
Ensuite, c’est un saut dans le temps qui était proposé aux jeunes élèves : un jeu des 7 différences entre le passé et le présent. A partir d’anciennes photos, les élèves doivent trouver où le cliché a été pris et réaliser un cadrage identique pour Mapillary. Patience et rigueur sont indispensables (pour les enfants comme les encadrants).
On part ensuite en cartopartie par groupe de trois, opération facilitée par la présence de parents d’élèves. Difficile parfois de se repérer sur la carte du Field Paper, même si tous les bâtiments sont présents. La consigne est claire : chacun est libre de cartographier ce qu’il veut, mais on ramène au moins trois modifications ! Un arbre, on cartographie ? Oui ? Bien, mais quelle est son essence ? Un chêne, parfait, au suivant ! Une corbeille, on cartographie ? Non ? On avance alors ! Enfin retour en salle pour cartographier ce que l’on a vu : chacun veut ajouter sa donnée géographique mais il n’y a qu’un seul ordinateur : chacun son tour !
Après les plus petits, au fil des jours, les niveaux scolaires s’enchaînent.
Pour les plus âgés, la cartopartie est sur une zone plus grande, et ce sont les élèves qui se dirigent vers le lieu de départ, pour les plus chanceux aux portes de l’école (mais justement, quelle porte sur le Field Paper ?), pour d’autres plus loin. Cela permet de croiser leur programme scolaire sur habiter l’espace et sur les robots : où sont-ils dans la ville ? L’ambiance est à la chasse aux trésors, pour l’occasion des distributeurs de billets, les services de vélopartage ou les bornes de parking.
Pour les collégiens, les données saisies en cartopartie sont directement indiquées dans OSM sous forme de note : ce sont les participants du State Of The Map qui les saisiront dans la base de données mondiale quelques jours après (ou les organisateurs pendant la pause) ! Puis pour finir, les collégiens font un mapathon à Madagascar, à deux devant un ordinateur.
Pour tous les niveaux, il y a un moment de synthèse de ce qu’ils ont appris, de ce qu’ils ont aimé et enfin chacun applaudi le travail collectif accompli.
A l’heure du bilan, beaucoup de positif pour tout le monde.
Les élèves sont étonnés et ravis de redécouvrir les alentours avec OSM : plusieurs fois ils se sont interrogés sur l’ouverture récente d’une boulangerie qui n’existait pas dans leurs souvenirs, ou de la présence d’un nouveau passage piéton, pourtant juste devant leur école. Même les plus fins connaisseurs de leur environnement ont des surprises. Incités à ouvrir leurs yeux, ils dénichent un grand potager bien caché derrière une haie, une incroyable architecture de maison à laquelle ils n’avaient jamais fait attention et se posent mutuellement beaucoup de questions sur leurs pratiques : tu passes par là pour aller à l’école ? Tu étais déjà passé dans cette rue ? Tu t’es déjà rendu dans cette pharmacie ? Il y a quelques difficultés à se repérer sur la carte, surtout quand à ses débuts elle est vide, mais l’entraide entre élève facilite la prise en main en quelques minutes. Ils apprécient la liberté de noter ce qu’ils veulent en dessinant leur propre carte.
La saisie des données sur OSM est souvent plus complexe. En mapathon, une fois le principe compris, les élèves sont parfois difficiles à arrêter : ne pas avoir fini le carré qu’il devait cartographier a été un drame pour un élève très impliqué mentalement dans la mission. Mais il difficile de savoir si les élèves, des plus petits aux plus grands, comprennent le sens de la cartographie, à savoir enrichir une carte mondiale par petites touches, données qui seront utilisables par tous dans quelques heures.
Plus inattendu pour les organisateurs, les parents accompagnateurs se sont pris au jeu d’OSM. Ils explorent également leur quartier avec un regard différent, voire le redécouvrent en apportant un aspect historique, surtout dans les lieux réhabilités dernièrement. La synthèse de fin de cartographie, au moment où les parents d’élèves viennent chercher leur enfant est aussi un moment de partage pour faciliter le dialogue en famille.
Pour le point de vue des enseignants, le retour d’expérience en ligne : https://ent2d.ac-bordeaux.fr/disciplines/lettres-histoire/osm-une-carte-collaborative-pour-faire-vivre-nos-disciplines/
Pour les animateurs, c’est l’occasion de tester ou d’affiner des outils qui fonctionnent vers d’autres publics. Mais la logistique, l’organisation et le nombre de personnes à mobiliser reste bloquant pour généraliser l’opération.
Pour OSM, c’est une occasion de s’enrichir de quelques données supplémentaires.
A titre personnel, parler d’OSM de manière simple, animer un groupe d’enfants et transmettre les bonnes pratiques à un jeune public a été un défi. Mais quel que soit l’âge, OSM s’adapte et s’applique partout !