Cette entrée a pour but de répondre à une question posée sur le forum, mais rédigée pour donner plus une vue d’ensemble de l’activité qu’une simple description des méthodes.

Appréciant particulièrement la micro-cartographie, les cheminements des piétons ont naturellement fait partie de mes préoccupation depuis presque les débuts de ma contribution. Mais la tâche était immense (surtout pour une agglomération de la taille de celle où je résidais alors) et je ne passe pas tant de temps que ça dehors avec un ordiphone à la main…

Groupe local et évolutions techniques

Mais depuis, plusieurs choses ont évolué.

J’ai découvert StreetComplete, qui contient plusieurs quêtes sur les trottoirs et passages piétons (en particulier l’accessibilité de la bordure entre l’un et l’autre). Plusieurs utilisateurs au sein du groupe local angevin utilisent StreetComplete — notamment Sébastien Chopin, qui sillonne littéralement l’agglomération.

En particulier, ces utilisateurs qualifiaient le filaire là où il existait déjà et ne pas avoir cette possibilité partout en fonction des filaires créés ou non était dommage.

D’autre part, la qualité des orthophotographies disponibles s’est nettement améliorée, les trottoirs et passages piétons étant généralement parfaitement visibles.

Et enfin, le groupe angevin est plutôt intéressé dans l’ensemble aux questions d’accessibilité. Sébastien Chopin — toujours lui — entreprend même des démarches d’acquisition de matériel spécifique.

Débroussailler

Dans ce contexte, la cartographie à grande échelle des cheminements piétons est redevenue un de mes sujets d’intérêt.

J’ai donc commencé à planifier une modification d’envergure sur la commune d’Angers pour ajouter autant de filaires de trottoirs et de passages piétons que possible à partir des imageries disponibles.

J’ai décidé de travailler rue par rue, en regroupant plusieurs rues proches (pour éviter les bounding box englobant toute l’agglomération) dans un unique changeset. Un petit script tout bugué les a regroupées comme il a pu et me permettait ensuite de charger l’ensemble d’un groupe d’un coup dans JOSM via la télécommande.

Après un petit ajout de tous les segments dans la liste de travail et en activant le style « Sidewalks and footways (with knobs on) » pour bien voir les données, il ne restait plus qu’à les modifier.

Un des objectifs étant de pouvoir faire progresser les données d’accessibilité et appréciant la micro-cartographie, j’ai naturellement utilisé le modèle où un petit bout de footway=sidewalk va jusqu’à la bordure pour chaque footway=crossing, qui permet de décrire la bordure séparément pour chaque passage piéton et au bon emplacement. Certains trottoirs existant déjà (principalement en centre ville), je les ai normalisés vers ce schéma lorsqu’ils ne l’utilisaient pas.

Pour éviter des chemins trop courts (du centre du trottoir à la bordure, parfois difficile à interpréter dans des interfaces comme celle de StreetComplete) ou trop longs (tout le tour d’un pâté de maisons, nécessitant un redécoupage ou un tour complet à pied pour certaines quêtes avec StreetComplete), j’ai également pris l’habitude de couper le chemin du milieu de trottoir à chaque passage piéton, le faisant bifurquer vers la bordure et commençant un nouveau chemin de milieu à la bifurcation.

Comme ces modifications ont couvert quasiment l’ensemble du territoire de la commune, elles ont souvent ont également été l’occasion de détecter et corriger d’autres soucis : bâtiments mal découpés lors de l’import du Cadastre, élément nouvellement construits ou détruits, etc.

Voici un exemple de modification que ça a pu donner : 150591361.

Enfin, à certains endroits trop difficiles à cerner depuis une photographie aérienne, j’ai laissé une note afin de passer sur place voir ce à quoi ça ressemble. Je crois en avoir traité la majorité — au moins à Angers — depuis.

Jardiner

Après ce travail initial, il reste tout le travail de terrain pour améliorer la donnée : passage sur place avec StreetComplete ou autre pour compléter les données manquantes et détecter les erreurs. Je dois avouer que je laisse largement cette partie à d’autres, faisant confiance à l’action collective.

Ce travail a largement commencé, en témoigne la quantité de bordures déjà renseignées et quelques notes indiquant des erreurs, mais est également loin d’être terminé. Il suffit de voir le nombre de bordures qui ne sont pas encore renseignées ou les notes où je procrastine…

Et ensuite

La cartographie de fauteuil a l’inconvénient de produire plus d’erreurs qu’en partant du terrain. La couverture Panoramax d’Angers, qui aurait pu aider, bien qu’en discussion depuis un certain temps au sein du groupe local, est malheureusement encore loin d’être réalisée.

Et en effet, plusieurs notes créées après coup montrent que j’ai pu pêcher par excès de confiance dans certains cas. Je devrais probablement ajuster mon sentiment concernant les endroits trop difficiles à cerner pour l’avenir.

Cependant, cette méthode a permis de jeter les bases — pas trop erronées — d’une amélioration progressive que je crois en mesure de produire d’excellentes données d’ici peu. Ce qui semble être confirmé par le récent premier retour de la part de SonarVision.

En dehors du jardinage déjà évoqué, le travail sur l’agglomération ne fait que commencer : l’ajout de filaire initial concernait Angers même, mais les autres communes pourraient également bénéficier de ce traitement. J’ai déjà commencé sur certaines, mais il reste quantité de travail.